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« Joson et La Poux »

Page précédente Page précédente VALERIE MA MERE-GRAND VALERIE MA MERE-GRAND Page précédente Page précédente Ma Grand-Mère VALERIE
Valérie ! Petite fille des montagnes Taintrux à la campagne Les bois, les monts, les Hautes-Vosges Une jeunesse sans ombrage Les vallées bleues, les prés, les fleurs C'est là tout ton bonheur Là-haut sur la montagne Vivait une petite fille Les oiseaux étaient ses compagnes Et les fleurs ses amies Pendant l'hiver, pendant l'été Quand le soleil brillait Toute la vallée résonnait De son rire enchanté Tes chants résonnent fort En français, en patois L’écho les fredonne encore Jusque dans les sous-bois Marie, Victor, Joseph, Josette, Tes proches si chers et tes p’tites fillettes Tu les as chéris si longtemps Et accompagné ardemment Arrière-Grand-Mère Valérie A jamais ton regard est notre abri.
Les parfums, les sourires de Mère-Grand !
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JOSON MON GRAND-PERE JOSON MON GRAND-PERE
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Ma Grand-Mère VALERIE
Les parfums, les sourires de Mère-Grand !
Valérie ! Petite fille des montagnes Taintrux à la campagne Les bois, les monts, les Hautes-Vosges Une jeunesse sans ombrage Les vallées bleues, les prés, les fleurs C'est là tout ton bonheur Là-haut sur la montagne Vivait une petite fille Les oiseaux étaient ses compagnes Et les fleurs ses amies Pendant l'hiver, pendant l'été Quand le soleil brillait Toute la vallée résonnait De son rire enchanté Tes chants résonnent fort En français, en patois L’écho les fredonne encore Jusque dans les sous-bois Marie, Victor, Joseph, Josette, Tes proches si chers et tes p’tites fillettes Tu les as chéris si longtemps Et accompagné ardemment Arrière-Grand-Mère Valérie A jamais ton regard est notre abri.
Mère-Grand a vu le jour dans les Hautes-Vosges entre deux montagnes verdoyantes. Elle est née avant la première guerre mondiale. Elle est née sans plastique, sans téléphone, sans télé, sans internet, sans cliniques, sans congés de maternité. Valérie, tu aimais tes parents mais ton père Victor Augustin Barbier est parti bien trop tôt. Il n’a pu assister à ton mariage avec Joseph. Il est mort la même année en 1931. Le 24 novembre 1945 Joseph a hérité à Sainte-Hélène de ses parents Renard / Thomas plusieurs lots dont un hagis aux Voués, de près à Vreby, Pré de la Côte, A la courte Pie, d’un verger Le Village, d’une maison lieu-dit Le Village. Cette maison se situait à cent mètres à peine de celle des parents de Joseph. Quand les boches sont revenus pour la deuxième fois, tu étais à Sainte-Hélène. Joson ton mari était maçon. Quand il est revenu de la guerre il était faible, pas de sang comme on disait, et dans les Vosges, être faible c’était boire. Et il buvait le Joson ! Combien d’hommes revenus de la guerre n’ont jamais pu reprendre leur rôle de père et d’époux ! Courageuse et active, tu travaillais pour Josette et ton gendre Hubert, et ensuite pour tes trois petites filles Jocelyne, Chantal et Claude. À Sainte-Hélène dans ta maison, on entrait chez Mère-Grand en empruntant l’allée du cimetière et par la porte couleur bleu avec quelques barreaux pour rassurer. La p’tite cuisine avec ton frère Paul et sa femme Emma On pénétrait par la cuisine, la grande cuisine une table ronde avec son tapis brodé et un joli vase accueillait le visiteur. À droite régnait la petite cuisine, celle que Mère- Grand utilisait. Sur le côté droit se trouvait un meuble en formica bleu, puis son évier, plutôt la pierre à eau. Mon père Hubert avait installé un robinet d’eau froide. Il n’y avait pas l’eau chaude. Au-dessus de la pierre à eau, une fenêtre donnait sur le potager du voisin. En face se tenait le fourneau. Le fourneau toujours alimenté servait de chauffage, d’eau chaude, de gazinière, de séchoir, de machine à laver… Tout l’électroménager de ma Mère-Grand. Ma Grand-Mère se tenait assise près de lui, le dos contre lui. Un poste radio se trouvait sur la table avec sa toile cirée ornées de fleurs printanières. C’est qu’elle épluchait le journal chaque matin. Juste deux chaises c’était suffisant. Elle était seule, et la voisine venait chaque jour boire un coup de café. Et à côté se trouvait le buffet garni de café, chocolat et autres saveurs. Les dates de péremption ne servaient à rien. On ne gâche rien. A côté se trouvait le frigidaire avec du beurre que tu allais chercher chez La Pauline . La p’tite cuisine était le cœur de la maison, la chaleur partait de là et faisait ce qu’elle pouvait pour atteindre les autres pièces. Entre les deux cuisines, plus de dix degrés parfois les séparaient. C’est toujours par-là que l’on entrait. Une autre porte existait pourtant, c’était la grange. La porte de la grange donnait sur les lapins, le foin, la charrette à herbe, le stock de charbon, les échelles accrochées sur les blocs de pierre. En traversant la grange, on prenait la porte, souvent verrouillée depuis la grande cuisine et il fallait se baisser ! Parfois l’été Mère-Grand nettoyait les haricots-ramant du jardin, des corbeilles entières à l’entrée de la grange ! Sa maison avait froid aux extrémités. Elle aurait été classé Z dans la nomenclature actuelle du niveau énergie consommée. L’énergie, comme le sang dans les jambes de Valérie, circulait mal. Quand Valérie lavait son carrelage, ses dalles en terre cuite, il se livrait une bataille écharnée du sec contre l’humide. Lorsqu’il pleuvait, le sol était aussi mouillé. À l’étage se trouvait deux chambres. On y accédait par une porte gris-clair donnant sur un escalier en bois datant de 1888. Dans la chambre orientée vers le cimetière reposaient de nombreuses pommes du verger durant tout l’hiver. Au rez-de-chaussée se trouvait ta chambre avec un fourneau qui servait aussi de salle à manger. Je revois Joson arpenter les lieux en bougonnant. Plus tard je t’ai installé un téléviseur en couleur avec un magnétoscope. Je t’ai offert une compilation de cassettes vidéo avec Fernandel, Bourvil, les Don Camillo. Tu écoutais aussi des cassettes que j’avais piratées ; tu aimais l’accordéon, les vieilles chansons françaises des années trente, Jacques Lantier, Berthe Sylva…. dans la petite cuisine. Tu chantais les chansons françaises… On n’a pas tous les jours vingt ans ! C’est aujourd’hui dimanche… Un beau buffet meublait ta grande cuisine avec plusieurs services à café, une collection de flacons en Baccarat, un Renard en « Grés flammé ». Dans ce buffet, tu sortais chaque dimanche lors de nos visites un gâteau Kouglof avec ses raisins secs et une bouteille de Clairette de Die. Depuis cette pièce avec une trappe on accédait à la cave où tu stockais les pommes de terre de ton jardin, les bocaux de mirabelles, les petits pois dans des bouteilles en verre. Cette cave où tu as cru que c’était ta dernière heure à cause de la guerre. C’était quelques heures avant l’armistice. Tu vois encore le regard de ce boche et de sa mitraillette. Et pour finir l’inventaire des pièces habitables, tu avais une cage de perruches vert et bleu qui a fini en bas de laine. Au fond de la grange se trouvait une vraie quincaillerie où je jouais à la marchande pendant mes vacances. C’est là qu’entreposait Joson des boites de conserves vides ou tous autres trésors. « C’est des vieilleries, ça ne sert plus à rien », me disais-tu. En face se trouvait son établi avec un grand poêle. Sur la porte était noté « JR ». À cause de toi, de l’atelier, de ta maison, j’adore les quincailleries de campagne et les magasins verts : les sacs de graines, les outils de jardinage, les paniers, tout ce bric-à-brac de campagne. Ton regard est là et c’est là qu’est mon aspirine maintenant…
SUITE SUITE

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