© CDHS - SAINT-CLEMENT - 2019
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sur l’Espace de…
« Joson et La Poux »
Le Poilu et son vocabulaire
L'uniforme
du
soldat
français
n'avait
guère
évolué
depuis
1829,
en
août
1914,
les
fantassins
portaient
encore
les
fameux
pantalons
rouges
garance
et
une
capote
gris
de
fer
bleutée,
fermant
par
deux
rangées
de
boutons,
alors
que
beaucoup
d'autres
pays
avaient
adoptés
des
coloris
plus
discrets.
Le
bas
du
pantalon
est
enserré
de
guêtres
en
cuir
lacées.
Les
brodequins
sont
en
cuir
à
semelles
cloutées.
Le
ceinturon
porte
trois
cartouchières
également
en
cuir,
plus
une
baïonnette
dans
son
fourreau.
Le
képi
de
modèle
1884
porte
un
ruban
garance
et
bande
bleutée,
recouvert
d'un
couvre-
képi
bleu
en
campagne.
Le
havresac
est
confectionné
en
toile
cirée
avec
une
armature
en
bois
sur
lequel
est
attaché
différents
outils
collectifs
ou
individuels
et
le
tout
est
complété
par
une
musette.
L'ensemble
pèse
en
tout
près
de
30
kg
et
l'uniforme
est
extrêmement
visible
sur
le terrain.
Au
début
du
conflit,
les
magasins
d'habillement
dévalisés,
font
face
à
la
pénurie
de
draps
de
laine
en
fournissant
des
modèles
simplifiés
de
képis
bleu
clairs
ou
gris
bleu
ainsi
que
des
pantalons
en
velours
côtelé
marron
et
une
capote
à
simple
boutonnage.
Le
fusil
de
dotation
de
l'armée
française
est
le
modèle
1886
dit
"Lebel"
adopté
par
l'armée
française
en
1887.
De
calibre
8
mm,
il
peut
emporter
jusqu'à
dix cartouches.
Un
an
après
le
début
de
la
guerre,
un
nouvel
uniforme
est
adopté
par
l'armée
française.
De
couleur
bleu
clair
il
est
moins
visible
que
le
premier
modèle.
La
capote
se
ferme
croisé
ce
qui
protège
mieux
les
soldats
et
les
guêtres
en
cuir
sont
délaissées
au
profit
des
bandes
molletières
de
2m60,
les
poches
de
ce
modèle
sont
renforcées
pour
pouvoir
accueillir
des
munitions
ou
d'autres
objets.
Appelé
"bleu horizon" cet uniforme sera généralisé qu'en 1916.
Toutes
les
troupes
métropolitaines
sont
dotées
de
cet
uniforme,
pour
les
troupes
d'Afrique
en
revanche,
elles
perçoivent
un
modèle
identique
mais
de
couleur
kaki,
se
rapprochant
du
jaune
moutarde.
L'état-major
fait
alors
distribuer
700
000
cervelières
pour
la
protection
de
la
tête
des
soldats.
Se
plaçant
en
dessous
du
képi,
cette
protection
métallique
se
montre
embarrassante
et
peu
efficace.
Le
casque
Adrian
commencera
à
être
perçu
qu'à
partir
de
septembre
1915
et
l'ensemble
des
poilus
en
sera
tous
équipés en 1916.
PETIT LEXIQUE DU POILU
Mes
Ancêtres
les
Poilus
avaient
leur
vocabulaire,
leur
argot,
remugle
du
vieux
répertoire
des
casernes,
verbes
bâtards
nés
d’une
condition de vie hors normes. Certains termes figurent aujourd’hui encore dans nos façons de parler.
La
guitourne, le gourbi, la cagna,
c’était l’abri de la tranchée ;
la
bectance, la tambouille, la bouffe, le rata (abrégé de ratatouille),
parlaient de qu’ils mangeaient.
Les
deux
mots
que
l’on
entendait
le
plus
sur
le
front
étaient
«
boche
»
et
«
pinard
».
Celui-ci
existait
depuis
au
moins
trois
siècles
chez
les
viticulteurs
bourguignons.
Quant
au
terme
«
boche
»,
il
avait
été
pendant
la
guerre
de
1870
«
alboche
»,
fait
de
«
al
»,
premières lettres d’ « allemand », et de « boche », qui en langage familier voulait dire « tête dure ».
Les
tranchées
brassaient
les
individus,
les
origines,
les
classes
sociales
et
les
jargons.
Les
ruraux
parfois
illettrés
entendaient
avec
surprise le parler assuré des Parisiens, aussi nommés « parigots » ; les dialectes déteignaient sur les camarades.
Abeille. n.f. Balle de fusil. Terme faisant référence au bruit des projectiles dans leur course.
Adjupète. n.m. Surnom donné à l'adjudant.
Antidérapant. n.m. Synonyme argotique de vin rouge.
Arbeit. n.m. Travail. Terme allemand repris tel quel par des soldats français.
Artiflot. n.m. Surnom donné, principalement par les fantassins, aux artilleurs.
Azor. n.m. Sac d'infanterie.
Barbelé. n.m.pl. Fil de fer ou réseau de fils de fer hérissés de pointes coupantes. Dans un sens imagé, peut désigner un alcool fort de mauvaise qualité,
type eau-de-vie.
Barda. n.m. Équipement du soldat. Terme venant d'Algérie, où "barda" renvoie à la charge d'un homme ou d'un mulet.
Bébé. n.m. Projectile d'artillerie. Terme faisant référence à la taille du projectile, équivalente à celle d'un nourrisson.
Bigor. n.m. Abréviation du nom "bigorneau", qui désigne les hommes de l’artillerie de marine.
Boche. n.m.pl., adjectif. Désignation péjorative des Allemands par les Français. Ce terme serait une réduction du terme argotique "Alboche", désignant
aussi les Allemands.
Boîte aux lettres. n.f. Projectile d'artillerie.
Bouteille. n.f. Projectile d'artillerie.
Bouillon Kub. n.m. Projectile d'artillerie.
Brot. n.m. Terme allemand repris tel quel par des soldats français.
Charrette. n.f. Projectile d'artillerie.
Chasse-bite. n.m. Déformation du terme argotique "chassebi", qui se réfère aux chasseurs à pied (fantassins).
Ciblots. n.m.pl. Variante de "civelots", qui désigne les civils.
Crapouillot. n.m. Surnom donné aux mortiers de tranchée et, par extension, à l’ensemble de leurs projectiles. Terme qui signifie à la base "petit
crapaud".
Dzin-dzin. n.m. Projectile d'artillerie.
Enclume. n.f. Projectile d'artillerie.
Escarpins. n.m.pl. Brodequins (chaussures de soldats). Terme ironique, évidemment.
Feldgrau. n.m. Littéralement "gris de campagne" : couleur de l’uniforme allemand. Par extension, désigne le fantassin allemand. Terme allemand repris
tel quel par des soldats français.
Feuillées. n.m.pl. Latrines de campagne, généralement creusées dans la terre un peu à l’écart des tranchées principales.
Fritz. n.m.pl., adjectif. Désignation péjorative des Allemands par les Français. Moins usité que le synonyme "Boche".
Galonnard. n.m. Désigne un supérieur hiérarchique considéré comme plus attentif à ses galons et à ses décorations qu'à la vie de ses hommes.
Gaspard. n.m. Rat. Ce terme proviendrait du patois lyonnais.
Gourbi. n.m. Abri. Terme venant d'Afrique du Nord, où "gourbi" renvoie à une habitation de fortune ou en désordre.
Gros cul. n.m. Tabac à pipe.
Gros noir. n.m. Obus de gros calibre.
Jus. n.m. Café.
Lebel. n.m. Fusil qui équipe l'armée française. Le fusil Lebel a été conçu en 1886 et modifié en 1893. Sa longueur (1,80 m) rend son usage peu pratique
dans les tranchées.
Limace. n.f. Chemise, blouse. Nommée ainsi lorsqu'une chemise est si résistante et dure qu'elle râpe comme une lime.
Marmite. n.f. Obus de gros calibre.
Métro. n.m. Projectile d'artillerie. S'applique plus précisément aux obus de 310 mm allemands, qui produisent en vol un bruit semblable à celui d’une
rame de métro.
Mirabelle. n.f. Projectile d'artillerie.
Moulin à café. n.m. Mitrailleuse. Terme faisant référence au bruit du moulin à café manuel.
Museau de cochon. n.m. Masque à gaz.
Musiciens. n.m.pl. Haricots secs. Ce terme évoque de façon poétique les bruits émanant de notre ventre après ingestion de cette nourriture.
No man's land. n.m. Zone dévastée à l'avant des tranchées. Ce terme anglais fait sa première apparition en décembre 1914, dans un texte du
correspondant de guerre britannique Ernest Swinton.
Obusite. n.f. Qualifie les affections psychologiques faisant suite à l’expérience du bombardement. Equivalent anglais : "shell shock".
Pain kaka. n.m. Pain de rationnement allemand, dont le surnom à la consonnance scatologique a été souvent raillé du côté français. Provient des termes
allemands "Kleie und Kartoffeln" (soit K.K.), qui signifie "son et pommes de terre".
PCDF. n.m.pl. Abréviation de "pauvres couillons/cons du front", se référant aux fantassins.
Pétroleur. n.m. Surnom donné aux équipes de sapeurs spécialisés dans l’emploi des liquides enflammés et lance-flammes.
Pigeon. n.m. Projectile d'artillerie.
Pinard. n.m. Vin rouge.
Pioupiou. n.m. Soldat de la période 1871-1914. Cette expression familière est abandonnée rapidement au profit du terme "poilu", plus conforme à la
réalité de la guerre.
Poilu. n.m. Soldat de la Grande Guerre. Les combattants ne sont pas surnommés ainsi en raison de l'impossibilité de se raser dans les tranchées. On
croise le surnom "poilu" déjà au XIXe siècle, chez Balzac notamment. "Poilu", devenu synonyme de "soldat de 1914-1918", renvoie à la notion de
courage viril.
Rata. n.m. Plat servi aux soldats, équivalent au ragoût. Ce terme provient du mot "ratatouille", mais ne désigne pas tout à fait le même plat.
Rosalie. n.f. Surnom de la baïonnette du fusil Lebel. Ce terme, qui compare la baïonnette à une femme, est surtout utilisé par les personnes à l'arrière, et
en particulier par certains chansonniers. "Rosalie m’fait les doux yeux", dit La petite Tonkinoise, une chanson de l’époque.
Seau à charbon. n.m. Projectile d'artillerie.
Séchoirs. n.m.pl. Barbelés. Ce terme fait référence aux séchoirs à viande, utilisés pour déshydrater des morceaux de viande. La comparaison, terrible,
témoigne de la dureté de ce conflit, dans lesquels les soldats s'assimilent, non sans un certain humour noir, à de la chair à canon.
Singe. n.m. Viande en boîte de conserve, équivalent du "corned beef" américain. La qualité médiocre de la viande lui confère ce nom imagé.
Totos. n.m.pl. Poux. Les poux font partie du quotidien des soldats pendant la Grande Guerre. Ils se logent dans les cheveux et les vêtements, rendant
d'autant plus difficile la vie dans les tranchées.
Tortue. n.f. Projectile d'artillerie.
Valise diplomatique. n.f. Projectile d'artillerie.
Ypérite. n.f. Surnom du gaz de combat asphyxiant mis au point en 1917 par l’Allemagne, et utilisé pour la première fois dans la région d’Ypres
(Belgique) en juillet 1917. Aussi appelé gaz moutarde.
Zin-zin. n.m. Projectile d'artillerie.