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« Joson et La Poux »

Après 4 ans et 11 mois de captivité Après 4 ans et 11 mois de captivité Le Retour de Joson Le Retour de Joson Jeudi 3 mai 1945 Jeudi 3 mai 1945 Sur les traces de Joson  + 70 ans après Sur les traces de Joson  + 70 ans après Le contexte en 1939 Le contexte en 1939 Le parcours de Joson Le parcours de Joson La captivité de Joson La captivité de Joson La déclaration de guerre La déclaration de guerre Pendant ce temps dans les Vosges Pendant ce temps dans les Vosges La seconde  Guerre Mondiale Après 4 ans et 11 mois de captivité Après 4 ans et 11 mois de captivité Le Retour de Joson Le Retour de Joson Jeudi 3 mai 1945 Jeudi 3 mai 1945 Sur les traces de Joson  + 70 ans après Sur les traces de Joson  + 70 ans après Le contexte en 1939 Le contexte en 1939 Le parcours de Joson Le parcours de Joson La captivité de Joson La captivité de Joson La déclaration de guerre La déclaration de guerre Pendant ce temps dans les Vosges Pendant ce temps dans les Vosges Page précédente Page précédente
Libéré de l’esclavage après 4 ans et 11 mois... La Liberté ! mais pas tout de suite…
Noêl : Jeudi 3 Mai 1945
Joson au cœur du Reich Les P.G. ont vécu la guerre à l’intérieur du Reich. Maître momentané de l’Europe entière, celui-ci était devenu un vase lieu d’exil et de détention pour des millions d’hommes de toutes nationalités, avec lesquels les prisonniers français ont, plus ou moins, cohabité. Joson a vécu au milieu de la population allemande. Il a suivi ainsi son évolution et, dans une certaine mesure, contribué à celle-ci. Il l’a connue de près en tout cas. Joson attaché à l’Arbeit Kommando C456 a eu des relations suivies avec la population civile. C’est ainsi qu’il s’est trouvé mêlé, pendant cinq ans, à la vie du peuple allemand en guerre. Le comportement des Allemand vis-à-vis des P.G. Français est en effet souvent lié à l’attitude que certains d’entre eux entretiennent secrètement à l’égard du régime et de la politique de leur pays. La population allemande est restée beaucoup plus diversifiée dans ses opinions que l’on ne peut penser, malgré la chape de plomb qui fait peser sur elle, depuis 1933, la dictature nazie. Une opposition tacite mais pas toujours inactive. La captivité a été longue malgré la monotonie des jours. Des remous l’on périodiquement agitée : répercussions des tractations politiques et du déroulement de la guerre. Le retour Les alliés prennent en charge Joson. Néanmoins Joson repart coucher dans la ferme car l'intendance alliée a du mal à suivre et il y a tant de prisonniers à prendre en charge. Malgré la situation l'accueil dans la ferme Joson revient est bon, et il sent monter l'inquiétude chez les Allemands qui le questionnent sur les intentions des alliés. Joson a bien peu de réponse à apporter. Après quelques jours, Joson réunit ses quelques affaires et pars à pied puis en camions, des GMC, car les voies ferrées sont inutilisables. Malgré la joie du retour, les retrouvailles sont difficiles avec un pays si éloigné de celui dont Joson a rêvé pendant sa détention et dans lequel il faudra réapprendre à vivre. Ce train s’arrête très souvent et, la plupart du temps il marche à vue. Vitesse vingt à trente kilomètre/heure. Sur la locomotive se trouvent notamment deux militaires Américains responsables du convoi. La nuit, ils tirent des fusées rouges ou vertes selon que le train est arrêté ou qu’il continue sa marche prudente. Des arrêts indispensables sont faits en pleine nature ainsi que dans certaines gares pour le ravitaillement en eau. Ces gares sont, pour la plupart, complètement dévastées, ce qui permit de récupérer quelques planches que Joson dispose en travers sur les côtés du wagon, fournissant ainsi des sièges bien à la hauteur ! Le Rhin sera traversé en pleine nuit sur un pont présentant à l’endroit de sa destruction de simples longrines pour supporter les rails. Drôle d’effet pour Joson qui est assis les jambes pendantes dans le vide ! Dans l’après-midi Joson débarque dans une gare il est aussitôt accueilli dans un centre très bien organisé. Malgré cela, en raison du nombre, Joson devra dormir comme beaucoup d’autres, directement sur le parquet d’une grande pièce. La plupart d’entre eux, et Joson en particulier, sont atteints d’ « éléphantisme » disaient-ils. Ils avaient, en effet, avec les chevilles enflées, de véritables pattes d’éléphant. C’est la conséquence, d’après les « toubibs », de la station très prolongée des jambes pendantes. On les regroupe. On leur donne des vêtements propres. Les leurs avaient duré cinq ans! Joson reprend le train et va vers Arras. Il est sur le sol Français ! Il faut se séparer d'avec les copains, avec certains, Joson est depuis près de cinq ans. Il s'est créé des liens forts. On se contactera, on se reverra… Dès les premières villes traversées, Joson découvre une France marquée par les misères de la guerre, les destructions, la persistante pénurie. Surprise de trouver les boutiques si mal achalandées, les tickets nécessaires pour se procurer les produits encore rationnés. Valérie et Josette n'avaient plus de nouvelles de Joson depuis six mois. « Est-il mort ? », pensent-elles. Joson est rentré le dernier de la commune de Sainte-Hélène à rentrer. Arrivé à Sainte-Hélène à pied, avec une paire de bottes russe attachée sur lui, Joson reconnu Valérie, son épouse. D’un geste machinal et habituel, Valérie essuyait ses mains dans son tablier. Elle souriait les larmes aux yeux. Josette était à côté d’elle. Cet inconnu lui faisait peur. La main de Valérie poussa Josette vers Joson, son père, mais elle était trop intimidée ou plutôt elle ne savait pas qui il était. Et puis,Josette souri à Joson. Alors Joson s’est jeté à son cou. Il a porté sa fille Josette dans ses bras. Aucune force au monde n’aurait pu les séparer . « C’est ton Papa » souffla Valérie. Et tout le reste n’était que silence, un silence magique qui isolait des bruits et des mots comme une bulle de tendresse et de complicité. Et puis, ils sont arrivés, les frères et sœurs, les voisins, les amis. La même question revenait sans cesse : « Alors, Joson, c’était comment là-bas ? ». Joson penchait un peu la tête, l’air pensif, un petit sourire au coin des yeux. Ce n’était pas encore le moment de raconter, si toutefois ce moment devait arriver un jour… Joson est orphelin. Son père est décédé en 1943 pendant la guerre. Joson se rend au cimetière à Sainte-Hélène derrière sa maison prier sur la tombe de ses parents.
Papa ?
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Libéré de l’esclavage après 4 ans et 11 mois... La Liberté ! mais pas tout de suite…
Joson au cœur du Reich Les P.G. ont vécu la guerre à l’intérieur du Reich. Maître momentané de l’Europe entière, celui-ci était devenu un vase lieu d’exil et de détention pour des millions d’hommes de toutes nationalités, avec lesquels les prisonniers français ont, plus ou moins, cohabité. Joson a vécu au milieu de la population allemande. Il a suivi ainsi son évolution et, dans une certaine mesure, contribué à celle-ci. Il l’a connue de près en tout cas. Joson attaché à l’Arbeit Kommando C456 a eu des relations suivies avec la population civile. C’est ainsi qu’il s’est trouvé mêlé, pendant cinq ans, à la vie du peuple allemand en guerre. Le comportement des Allemand vis-à-vis des P.G. Français est en effet souvent lié à l’attitude que certains d’entre eux entretiennent secrètement à l’égard du régime et de la politique de leur pays. La population allemande est restée beaucoup plus diversifiée dans ses opinions que l’on ne peut penser, malgré la chape de plomb qui fait peser sur elle, depuis 1933, la dictature nazie. Une opposition tacite mais pas toujours inactive. La captivité a été longue malgré la monotonie des jours. Des remous l’on périodiquement agitée : répercussions des tractations politiques et du déroulement de la guerre. Joson va rester encore de long mois en Allemagne dans le camp de KAVELAER. Le retour Les alliés prennent en charge Joson. Néanmoins Joson repart coucher dans la ferme car l'intendance alliée a du mal à suivre et il y a tant de prisonniers à prendre en charge. Malgré la situation l'accueil dans la ferme Joson revient est bon, et il sent monter l'inquiétude chez les Allemands qui le questionnent sur les intentions des alliés. Joson a bien peu de réponse à apporter. Après quelques jours, Joson réunit ses quelques affaires et pars à pied puis en camions, des GMC, car les voies ferrées sont inutilisables. Malgré la joie du retour, les retrouvailles sont difficiles avec un pays si éloigné de celui dont Joson a rêvé pendant sa détention et dans lequel il faudra réapprendre à vivre. Ce train s’arrête très souvent et, la plupart du temps il marche à vue. Vitesse vingt à trente kilomètre/heure. Sur la locomotive se trouvent notamment deux militaires Américains responsables du convoi. La nuit, ils tirent des fusées rouges ou vertes selon que le train est arrêté ou qu’il continue sa marche prudente. Des arrêts indispensables sont faits en pleine nature ainsi que dans certaines gares pour le ravitaillement en eau. Ces gares sont, pour la plupart, complètement dévastées, ce qui permit de récupérer quelques planches que Joson dispose en travers sur les côtés du wagon, fournissant ainsi des sièges bien à la hauteur ! Le Rhin sera traversé en pleine nuit sur un pont présentant à l’endroit de sa destruction de simples longrines pour supporter les rails. Drôle d’effet pour Joson qui est assis les jambes pendantes dans le vide ! Dans l’après-midi Joson débarque dans une gare il est aussitôt accueilli dans un centre très bien organisé. Malgré cela, en raison du nombre, Joson devra dormir comme beaucoup d’autres, directement sur le parquet d’une grande pièce. La plupart d’entre eux, et Joson en particulier, sont atteints d’ « éléphantisme » disaient-ils. Ils avaient, en effet, avec les chevilles enflées, de véritables pattes d’éléphant. C’est la conséquence, d’après les « toubibs », de la station très prolongée des jambes pendantes. On les regroupe. On leur donne des vêtements propres. Les leurs avaient duré cinq ans! Joson reprend le train et va vers Arras. Il est sur le sol Français ! Il faut se séparer d'avec les copains, avec certains, Joson est depuis près de cinq ans. Il s'est créé des liens forts. On se contactera, on se reverra… Dès les premières villes traversées, Joson découvre une France marquée par les misères de la guerre, les destructions, la persistante pénurie. Surprise de trouver les boutiques si mal achalandées, les tickets nécessaires pour se procurer les produits encore rationnés. Valérie et Josette n'avaient plus de nouvelles de Joson depuis six mois. « Est-il mort ? », pensent-elles. Joson est rentré le dernier de la commune de Sainte-Hélène à rentrer courant octobre 1945. Arrivé à Sainte-Hélène à pied, avec une paire de bottes russe attachée sur lui, Joson reconnu Valérie, son épouse. D’un geste machinal et habituel, Valérie essuyait ses mains dans son tablier. Elle souriait les larmes aux yeux. Josette était à côté d’elle. Cet inconnu lui faisait peur. La main de Valérie poussa Josette vers Joson, son père, mais elle était trop intimidée ou plutôt elle ne savait pas qui il était. Et puis, Josette souri à Joson. Alors Joson s’est jeté à son cou. Il a porté sa fille Josette dans ses bras. Aucune force au monde n’aurait pu les séparer. « C’est ton Papa » souffla Valérie. Et tout le reste n’était que silence, un silence magique qui isolait des bruits et des mots comme une bulle de tendresse et de complicité. Et puis, ils sont arrivés, les frères et sœurs, les voisins, les amis. La même question revenait sans cesse : « Alors, Joson, c’était comment là-bas ? ». Joson penchait un peu la tête, l’air pensif, un petit sourire au coin des yeux. Ce n’était pas encore le moment de raconter, si toutefois ce moment devait arriver un jour… Joson est orphelin. Son père est décédé en 1943 pendant la guerre. Joson se rend au cimetière à Sainte-Hélène derrière sa maison prier sur la tombe de ses parents.
Papa ?