© CDHS - SAINT-CLEMENT - 2019
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sur l’Espace de…
« Joson et La Poux »
Joseph Renard
Kriegsgefangener
Matricule 62085
La capture et le long voyage à pied puis par le train vers un pays inconnu où se parlait une langue étrangère, Joson a rencontré la faim, la peur, l’espoir, la camaraderie.
À chaque instant, durant cinq longues, très longues années, Joson s’est posé la même question :
« Quand et comment se tournera
cette page de ma vie ? »
« Je respire le parfum de toutes ces choses qui ont été préparées avec amour par des mains qui me sont chères »
, disait Joson lorsqu’il recevait une lettre de Valérie.
Les
lettres
que
l’on
écrit
et
celles
qu’on
reçoit
ainsi
doivent
donc
être
condensées
au
maximum,
pour
porter
dans
le
minimum
de
mots
tout
ce
qu’on
désire
faire
connaître
de
part
et
d’autre.
Et
en
plus
il
faut
faire
attention
à
la
censure.
Ces contraintes ne font qu’exalter encore la valeur des messages envoyés vers le foyer lointain.
L’arrivée
d’une
lettre
est
toujours
un
évènement
dans
la
vie
morne
de
la
captivité.
Fébrilement
sitôt
la
réception,
ou
au
contraire
patiemment
le
soir
dans
un
coin
de
la
baraque,
elle
est
lue
et
relue.
Ce
qu’on
veut
bien
saisir
le
sens
de
tous
les mots, tout ce qu’ont voulu leur faire dire ceux qui les ont écrits.
Apprendre
la
santé
des
siens,
les
nouvelles
de
ses
proches,
de
ses
voisins,
de
l’entourage,
les
occupations
quotidiennes,
les
difficultés
de
ravitaillement,
les
répercussions
locales
de
la
guerre
au
village
;
mais
c’est
aussi
les
sentiments
profonds
de
celle
qui
a
tenu
la
plume,
en
pensant
à
lui
qui
maintenant
s’imprègne
de
ce
message
si
riche
et si fragile, au fond de son exil.
Ne pas recevoir de colis ou de lettre était une terrible souffrance.
« Plus de colis, plus de courrier, plus rien ; plus rien que la tête pour songer et les yeux pour pleurer ».
Scrupuleusement,
jour
après
jour,
malgré
la
fatigue
d’un
dur
travail,
les
espoirs
trop
souvent
déçus
et
la
précarité
de
sa
situation,
il
a
noté
dans
un
carnet
des
évènements marquants, des chansons, des poèmes, des lettres les soirs de cafard.
Sa vie de prisonnier il l’a dessiné aussi, avec prudence à cause de la censure, dans les lettres à son épouse Valérie et à sa fille Josette.
Mon Grand-Père a pris soin de mentionner son parcours de Prisonnier de Guerre sur deux carnets.
Que veut dire cette suite de nombre ?
Saurez-vous déchiffrer cette adresse ?